Voici le test que j'avais préparé pour la petite tête Vox.
Le petit Vox fait partie de ces nouvelles têtes d’ampli dont la présentation rappelle celle des amplis à tubes HiFi. Le
Transatlantic de chez
Mesa Boogie est son principal concurrent.
Ce sont des amplis simples mais complets. On y trouve tout ce qui est nécessaire pour un guitariste exigeant. Il manque cependant une réverbération, une boucle d’insert et, éventuellement une sortie pour enregistrer où alimenter un autre ampli.
Il est livré dans une sacoche de transport avec rangement pour les câbles (fournis) et une chiffonnette microfibres pour l’entretien de sa magnifique finition chromée.
Toutes les commandes sont concentrées sur la face avant ; on y trouve donc un bouton de gain, un switch « bright/thick » les potentiomètres de tonalité grave, médium, aiguë et un master volume. Enfin deux commutateurs, l’un pour inverser le mode penthode/triode plus standby et l’autre pour la mise en route.
À l’arrière, deux prises jack 6,35mm pour la connexion d’un baffle (un seul à la fois) 8 ou 16 ohms.
Vox fourni plusieurs types d’enceinte une 110 ; un seul HP de 25cm – 112 ; un seul HP de 30cm – 212 ; deux HP de 30cm. Mais on peut choisir d’autres marques d’enceintes avec des 4X10" et 4X12" du moment qu’elles respectent l’impédance de l’ampli.
N’ayant pas de place j’ai décidé de brancher mon Vox sur le HP 12"
Black Shadows de mon combo
Mesa Boogie Studio 22. Ce HP est d’origine Celestion.
Il était intéressant de comparer le son sur les deux amplis en même temps pour bien saisir la différence sur un même HP. En effet ils ont tous les deux les mêmes lampes un pushpull d’EL84 et des 12AX7 en préamplis.
Le Vox diffère cependant du Boogie par sa double polarisation en classe AB contre un single ended pure classe A sur le Boogie et une seule lampe en préampli contre trois pour le Boogie.
Je rappelle conformément à mon post sur les lampes de nos amplis que la double polarisation du Vox s’impose pour un fonctionnement 15W en mode penthode et 7,5W en triode.
Pour la clarté du test, le Boogie est équipé des même réglages que le Vox plus un bouton de présence (10khz) et un de niveau de la réverbération. MAIS le gain s’appelle VOLUME et le potentiomètre général MASTER.
STUDIO 22 sans reverb :CANAL CLAIR (RYTHM). VOLUME 3 PRESENCE 7son très jazzy avec prépondérance des fréquences basses médium et beaucoup de rondeur.
Sur Shine on your crazy diamond des Pink Floyd, pas de twang, son trop mellow (doux, soft) pour attaquer même en micro bridge.
Tonalité claire, aérienne typiquement Gretsch en position médiane (5 partout) sur les TVJones
CANAL LEAD PRESENCE 7 :VOLUME au-delà de 2 :son saturé d’abord crunchy puis vers 4 hyper saturation puis vers 7/10 son très saturé typiquement Boogie.
VOLUME entre 1 et 2 on obtient un son clair avec beaucoup de présence mais une attaque (twang) contenue. Toujours beaucoup de médium même treble à fond.
Avec la Reverb réglée vers 2,5 -3Son beaucoup plus ouvert et défini plus ample avec beaucoup de présence.
Canal rythm : plus clair et défini mais toujours pas de twang
Canal lead : plus d’attaque, plus de hautes fréquences, léger twang.
Conclusion du test Mesa Boogie : Son typiquement Boogie sur les deux micros TVJones avec une saturation énorme mais twang très limité. Impossible de se passer de la présence presque à fond.
Coloration sonore complètement différente avec ou sans la reverb. Sans, le son reste plat.
VOX NIGHT TRAIN 15 HBRIGHT 15W penthode :Son clair à souhait mais reste cohérent en jazz. Très grande définition des notes.
Moins d’écart entre both et neck qu’avec le Boogie.
Bon équilibre grave-aiguë due à l’hyper définition de l’attaque.
Sur Shine on your crazy diamonds des Floyd, on dirait le disque en both avec légère coupure du neck. En bridge, excellente définition, aiguë cristallins point agressifs et enfin du twang !
Rythme de Shine conforme à l’original avec cette attaque percussive extraordinaire et qui prend aux tripes !
Sur Here Where and everywhere des Beatles, le son reste bien rond même en bridge.
Mode 7,5 W triode : Le souffle est un peu présent .
Neck jazz : reste assez clair ; moins rond que sur le Boogie ; nécessite une correction tonale treble middle à 12h et bass vers 13-14h.
Sur Shine, même tonalité treble, middle à fond, plus proche du Mesa Boogie mais avec beaucoup plus de définition des notes.
Rythme reste bien défini et twange sérieusement.
THICK: attention les réglages de tonalité deviennent inactifs !En triode : dès que le volume est à 12h le son devient crunchy. À fond, cela donne une saturation très fendérienne avec beaucoup de sustain mais beaucoup plus de bruit que le Boogie.
En mode penthode : moins de gain à fond, plutôt crunchy et vers 12h il reste clair ! Donne une légère saturation.
Remarque, ce mode est difficile à tester en appartement, le niveau devenant rapidement énorme avec beaucoup de dynamique, beaucoup plus que le Boogie !
Conclusion sur le Vox NT15H : Le petit Vox semble plus puissant que le gros Boogie surtout en 15W.
Il est beaucoup moins brûlant que le Boogie dans le même temps d’essai. Mais bon il est en classe AB.
La grande différence vient du caractère physiologique du Vox qui donne un son très cohérent sur toute la bande de fréquence. Le Boogie semble ramassé à côté.
On obtient un son Gretsch avec beaucoup d’attaque, du twang et une saturation très éloignée d’un humbucker classique. Les sons crunch sont magnifiques, très exploitables.
Le souffle en mode triode affecte un peu ce tableau mais en utilisant une 16 ohm il doit régresser un peu ou totalement il me semble.
Le sustain est surprenant en mode Thick.
Le Vox et la reverb Danelectro Spring :Incroyablement silencieuse cet effet donne beaucoup de gain.
La reverb devient géante, beaucoup plus exploitable que celle du Boogie (ce sont les même plaques pourtant) et tout ça sans tube !
Le Vox plus la Danelectro Real Echo :Controversée cette pédale est très bonne avec le Vox :
véritable slapbass ! Le réglage central de la pédale Lofi devient étrangement très efficace. Il permet de doser la reverb de l’écho ! J’entendais pas cela sur le Boogie (d’ailleurs il faut couper la reverb quand on l’utilise sur le Boogie)
Le Vox et la Fulltone OCD :Il y a une vidéo sur Youtube. Uniquement en mode bright, la saturation de la pédale est toujours majestueuse et très cohérentes sur les deux niveaux LP/HP avec beaucoup de sustain. MAIS, en appartement, le volume de la pédale devient difficilement exploitable.
Sinon le son devient vite terrifiant.
Conséquence : l’utilisation de la Fulltone en mode sustainer (drive au minimum et volume au maximum) devient inopérante. C’est l’un des atouts du Boogie.
En mode 7,5W triode : les deux niveaux de drive deviennent plus utilisables sauf qu’il faut surveiller le volume de l’ampli sinon gros son assuré.
La saturation fendérienne de l’OCD est très identifiable mais très différentes de celle naturelle du Vox. L’autre (Gibson?) est très chaude.
En Thick par contre il est impossible d’utiliser la Fulltone.
Conclusion : Fulltone OCD plus Vox NT 15 H donne trois types de saturation.
ATTENTION : aucune distorsion ; uniquement de la saturation.
Conclusion générale :Le son de petit Vox paraît bien gros malgré ses 15W maximum.
Il est beaucoup plus défini et brillant que le Boogie et cela sans aucun effet.
Sa présence est extraordinaire.
Il donne de la voix. La Gretsch White Falcon révèle toute la splendeur de ses TVJones Filtertron classic.
Il se marie très bien avec les pédales Danelectro sans coloration du son et prépondérance du son Vox.
Il est très silencieux en mode penthode 15W.
Il ne ressemble pas au Mesa Boogie, ni au Gretsch Electromatic.
C’est un achat primordial pour qui veut le son Gretsch.
Il peut se marier avec une foultitude d'enceinte (8 ou 16 ohm)
Jen Lewis